
Le
recyclage est une des préoccupations majeures du public (surtout
depuis qu'il s'est initié au tri sélectif des déchets), une
préoccupation largement partagée par l'industrie automobile. Seul
problème, le recyclage a un coût que tout le monde comprend… à
partir du moment où c'est l'autre qui paye ! |
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D’abord quelques chiffres |
Chaque année en France, la seule maintenance automobile
génère plus de 9 millions de batteries, 370 000 tonnes de
pneumatiques et 255 000 tonnes d'huile. En Europe près de 10
millions de véhicules arrivent en fin de vie chaque année. Ce sont
des VHU (Véhicules Hors d'Usage) et la France, à elle seule,
approche les 1,8 millions. Connaissant le poids moyen d'une voiture,
il est facile d'imaginer la suite : 1,6 millions de tonnes de
déchets dont 65 à 70% de métaux et 15% de plastiques. Et tout
évolue, avec, par exemple, la part des matières plastiques qui est 4
fois plus importante qu'il y a 25 ans ! |
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Le
cycle perpétuel |
Qu'il soit pensé, construit, utilisé ou en fin de vie, chaque
véhicule a une incidence sur l'environnement qui doit être prise en
compte. Dès la conception, différentes mesures permettent de
prévoir déjà le recyclage en limitant la variété des matières
plastiques et l'association des matériaux non compatibles, en
facilitant le montage des pièces et donc leur désassemblage et les
marquant pour faciliter le tri. La construction est réalisée dans
des usines répondant à la norme ISO 14001 (traitement des eaux
usées, contrôle des émissions, économie d'énergie). Ensuite en
cours d'utilisation, le tri des déchets prend le relais avec des
containers spécifiques mis en place chez les professionnels de la
réparation et qui accueilleront plus particulièrement les huiles
usagées, les batteries et les pneumatiques. C'est le concept Relais
Vert Auto, né du partenariat entre PSA Peugeot Citroën et le
CNPA (Conseil National des Professions de L'Automobile). Enfin,
lorsque l'automobile devient un VHU, 4 étapes vont s'enchaîner grâce
au dispositif du GIE Assainauto : dépollution (extraction de la
batterie et vidange des fluides), désassemblage (extraction des
pièces de grande taille pour les recycler et de certaines pièces
techniques pour les rénover avec le programme Secoia), broyage-tri
(la carcasse est broyée et triée par types de matériaux qui seront
recyclés) traitement du résidu de broyage (dernier tri pour une
valorisation énergétique ou mise en décharge). |
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Le
coût du recyclage en cours de vie |
Pour les réparateurs, il est couramment admis que le
recyclage leur coûte entre 200 et 230 €HT par personne productive
dans l'atelier et par an. Cette globalité recouvre une grande
disparité entre les différents éléments récupérés, certains coûtent,
d'autres se revendent. Par exemple, pour les pneus, à l'unité, le
prix d'enlèvement va de 50 centimes à un peu plus d'un Euro. L'automobiliste verra
clairement ce surcoût affiché sur sa facture et aura même le droit
de le refuser (et de donc de repartir avec ses pneus usagés !). Les
batteries, en revanche, se revendent environ 60 centimes l'unité pour
l'intérêt du plomb qu'elles contiennent et qui est immédiatement
réutilisable. Les sociétés Métal Europe ou Chimirec se sont
spécialisées dans cette activité. La ferraille se vend entre 15 et
30 € la tonne et les catalyseurs environ 7 € l'unité. Le
cas de l'huile est un peu à part puisqu'une taxe parafiscale est
imputée dans le prix de vente pour financer son recyclage. Pour le
reste, ce n'est qu'une longue addition qui démarre avec la location
d'une benne (60 €HT/mois pour 30m³), les frais d'enlèvement (près
de 150 €HT/Tonne) et le traitement : plus de 1€ le kilo de
plastiques issus des bidons d'huile, 10 centimes le kilo de déchets
solides tout venant, 25 centimes le sac de solides imprégnés, etc…
Sans compter la TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes)
qui concerne le traitement de certains déchets et s'élève à 10 €/Tonne. |
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Le
coût du recyclage des VHU (Véhicules Hors d'Usage) |
Pour ce qui est des VHU, ce sont les déconstructeurs qui
interviennent. Leur nombre va passer de 2 700 à 1 500 dans les
prochaines années, rentabilité oblige. Ceux qui s'en sortent le
mieux sont capables de démonter rapidement certaines pièces d'un
véhicule pour les revendre aux particuliers. Ils peuvent acheter
jusqu'à 300 € un véhicule de grande diffusion pour ses pièces.
En revanche, pour un véhicule moins intéressant, ils se feront payer
50 € pour venir le chercher. Et là se pose le problème des
conséquences de la directive
européenne qui impliquera directement les constructeurs
!
Reste enfin le cas des broyeurs, comme la société Galloo. Leur
intérêt relève surtout des plastiques qu'ils sont capables de trier
si finement qu'ils vont permettre la production de matières
premières pures à 98%. Aussi importants qu'ils soient, les coûts
liés au recyclage sont difficiles à supporter mais ils doivent
correspondre à une prise de conscience de tous les intervenants, de
l'automobiliste au constructeur, en passant par les réparateurs et
l'ensemble de la filière recyclage. |
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