Argumenter en tenant compte des biais cognitifs

Dans cette ressource, nous allons nous intéresser à la notion de biais cognitifs, qu’il est nécessaire de bien comprendre pour arriver à une argumentation valide, c’est-à-dire ici capable de prendre en compte les erreurs de pensée et de cognition dont nous sommes toutes et tous la proie. Il nous fait être conscients de notre propre biais pour argumenter mais aussi des biais de notre interlocuteur ou interlocutrice quand nous débattons.

« Un biais cognitif est une distorsion dans le traitement cognitif d’une information. Le terme biais fait référence à une déviation systématique de la pensée logique et rationnelle par rapport à la réalité. » (Wikipédia, article « Biais cognitif ».)

Les biais font partie du fonctionnement naturel de la cognition. Ils peuvent être atténués en se forçant à adopter une attitude critique. Voici quatre biais cognitifs à connaitre dans le cadre de ce cours pour les déceler dans le cadre professionnel, chez soi-même et chez autrui :

  • biais de représentativité : on fonde une conclusion sur un petit ensemble d’éléments qui nous semblent représentatifs d’une situation complexe donnée, par généralisation. On arrive à une conclusion probable mais pas forcément logique
  • biais de conformité : on fonde son jugement sur celui de la majorité, sur les discours ambiants, sur l’avis de la majorité. On relaie une opinion du groupe pour s’identifier avec lui
  • biais de confirmation : on donne beaucoup plus de poids à des éléments qui confirment notre opinion et l’on délaisse involontairement ceux qui la contredisent (effet particulièrement à l’œuvre sur les réseaux sociaux)
  • biais de proportionnalité : on fonde notre jugement sur l’idée que l’augmentation du dénombrement de faits précis correspond à une augmentation de l’occurrence de ces faits alors qu’il pourrait s’agir d’une amélioration de la capacité de détection de ces faits

Dans le reste du cours, nous verrons d’autres biais. Pour l’instant, il convient de connaitre ces quatre biais-là. Ils permettent de détecter et d’analyser correctement des propos erronés et de développer ses compétences argumentatives.

Attention cependant : détecter des biais chez notre interlocuteur/interlocutrice ne nous permet pas de le lui faire remarquer frontalement pour invalider en bloc son discours. Dans le cadre d’une argumentation professionnelle, il convient de faire preuve d’empathie pour chercher à comprendre comment la pensée de l’interlocuteur/interlocutrice sur le sujet qui nous intéresse s’est bâtie pour lui opposer des contre-arguments pertinents. C’est là toute la subtilité de l’argumentation professionnelle. Se mettre à dos un·e parent·e d’élève ou un·e principal·e de collège en lui affirmant qu’il ou elle est victime d’erreurs de pensée ne permettra pas de le/la convaincre d’adopter un autre point de vue plus circonstancié. Il s’agit d’entrer en dialogue et non dans l’affrontement.

Pour aller plus loin :

Modifié le: dimanche 21 février 2021, 18:15